Chapitre 2 : Un face à face inattendu

 

Conan s'arrêta quelques instant pour réfléchir. Il était sûr que si Gin était descendu, c'était là qu'il se trouvait. Cependant... Soudain, il se donna une tape sur le front. Mais quel idiot! Pensa-t-il. Je le suis comme ça jusqu'ici, et puis j'arrête? Décidément, je réfléchit trop! Ça ne m'aidera pas si jamais je le croire! Finalement, je me demande si je n'aurai pas mieux fait d'écouter Ai, pour une fois! Il leva les yeux au plafond. Il ne devait plus être très loin du bout de la salle. Il n'avait plus entendu de bruit jusqu'ici non plus. Néanmoins, il fit demi-tour après avoir jeté un coup d'œil au sol autour de lui. Cela faisait deux fois déjà qu'il oubliait de se servir des empreintes de pas pour suivre son homme, et il se demandait sérieusement pourquoi, car cela ne lui ressemblait pas beaucoup. Il se remit en marche pour regagné l'entrée de la salle, s'empêchant de regarder par terre pour être tenté de suivre une quelconque piste tant qu'il ne serait pas revenu à son point de départ.

Malheureusement, il n'y pas loin, et pour cause : il venait de sentir le canon d'une arme à feu se poser contre sa tête, derrière lui.

 

Ai se figea alors qu'elle avait déjà saisit son badge. Une petite seconde, il lui fallait d'abord réfléchir avant de faire quoi que se soit. Elle venait de se rappelée le moment où les DB les avaient contactés, alors qu'ils allaient se séparés. Si jamais elle contactait le garçon au mauvais moment, il risquait gros. Surtout qu'elle l'aurait sans doute appelé «Kudo» si elle n'avait pas pris le temps de réfléchir. Or, si Gin l'avait entendue, il aurait peut-être eu des doutes. Car la scientifique le savait, elle et Conan n'avaient pas exactement l'air d'enfants normaux, même si ils en avaient l'apparence. Mais d'un autre côté, elle voulait informé le détective de ses découvertes et du danger qu'il courait.

Eh oui! Puisque Gin n'était pas ici, alors il devait être dans les sous-sols, là où Conan était allé. Ai décida d'aller le retrouver, priant pour que Gin soit déjà parti, et sa peur toujours présence.

La jeune fille jeta un dernier regard à la scène et se dirigea vers la porte conduisant aux escaliers. Une fois passé cette dernière, elle descendit les marches le plus vite et discrètement possible, pour ne pas attiré l'attention d'éventuelle autres visiteurs du bâtiment.

 

«Alors, gamin, on joue aux détectives?»

Gin! Le garçon ne bougea pas. Il venait de comprendre qu'il avait fait une grosse erreur. Trop concentré sur sa filature, il n'avait pas pensé à surveiller ses arrières, à vérifié que lui-même n'était pas suivit. Et voilà où ça le menait. Autant dire que la situation était assez critique. C'est alors que la voix de l'homme en noir s'éleva à nouveau :

«Tu sais, je suis en général assez doué pour remarquer ceux qui me filent, mais je dois avoué que pour un gamin, tu t'en sort étonnamment bien...»

Et merde! Ça m'apprendra à faire plus attention la prochaine fois! Cette fois, Conan était bel et bien coincé. Cependant, une chose l'étonnait : lui et Ai étaient entrés plusieurs minutes après lui, alors comment avait-il pu remarqué qu'ils l'avaient suivit? Cependant, l'intéressé lui donna lui-même la réponse :

«Quand je suis entré dans le bâtiment, j'ai senti qu'on m'observait. Alors, pour être sûr de ne pas être suivit, j'ai continué à marcher normalement, mais en m'arrêtant parfois plusieurs minutes. Ce genre de détail n'était pas facilement visible sur les empreintes de pas, il était pratiquement impossible de s'en rendre compte sans étudier minutieusement les empreintes. Cependant, j'aimerais bien savoir pourquoi un gamin comme toi m'a filé. Et il me semblait aussi être suivit par deux personnes. Enfin, je te conseil de rapidement répondre à ces questions, si tu ne veux pas que je m'y emploie par la force.»

 

Gin était plutôt surpris. Dès le début, il avait compris être suivit. Mais il était loin de se douter que c'était un gamin qui le filait. En temps normal, il l'aurait sans doute tué sans aucune hésitation, et sans même posé de question. Mais ce gamin-là n'était pas normal. On aurait dit un détective en filature plus qu'un véritable gosse. Et puis, il l'avait écouté, non loin de l'entrée des escaliers. Il ne c'était pas beaucoup approché par soucis de discrétion, mais il avait alors été sûr d'être suivit par deux personnes, et les voix qu'il avait entendu étaient celle d'un garçon et d'une fille, même si il n'avait pas compris ce qu'ils avaient dit. A ce moment là, il ne savait pas encore que ses «poursuivants» étaient des enfants.

Et puis, la voix féminine lui avait rappelé la voix d'une autre personne, une personne qu'il recherchait depuis longtemps : Sherry.

Gin ne savait pas si ce gamin avait un quelconque rapport avec cette traîtresse, mais il préférait en avoir le cœur net. Si il réussissait à trouver et à exécuter Sherry avant la fin de la journée, il aurait régler un bon nombre de choses.

Mais, pendant qu'il avait suivit l'enfant, il lui avait aussi trouvé comme un air de déjà vu. Il ne ressemblait à aucune personne de sa connaissance, il n'empêche qu'il était persuadé de...

Mais oui! C'était le gamin qui était intervenu devant l'Agence Mouri, au moment où Chianti et Korn allaient assassiné ce dernier. D'ailleurs, après l'intervention d'Akai, Shuichi il avait trouvé quelque peu étrange que le gosse arrive pile au moment où ils allaient tiré. Avouez quand même que c'était un hasard plutôt surprenant. Cela renforçait l'idée qu'il devait y avoir du Sherry là-dessous. Mais il lui semblait qu'il y avait autre chose encore. Aussi avait-il décidé de ne pas tuer le gamin avant de tout savoir à ce sujet, qu'importe les méthodes qu'il devrait employé pour le faire parler.

 

Ai s'arrêta, haletante, devant la porte du dernier niveau des sous-sols. Un écriteau indiquait la chose suivante : «Salle des Machines». La jeune fille fronça les sourcils, puis elle se décida à entrer.

Elle referma doucement la porte derrière elle, puis elle se retourna pour voir la même salle que Conan un peu plus tôt. Elle fit quelque pas, puis elle scruta le sol pour savoir vers où il était parti. Elle n'eut pas le temps d'examiner les traces longtemps.

«BANG!!!»

Un coup de feu retentit, faisant sursauter la petite. Elle compris alors que Gin avait dû trouver Conan, ou inversement. Quoi qu'il en soit, elle se félicitait de ne pas l'avoir contacté avec le badge un peu plus tôt. Elle se précipita vers l'endroit d'où venait le coup de feu, espérant qu'il n'était pas trop tard...

 

Conan tomba à terre. Au début, il ne compris pas ce qui venait de se passé. Puis une douleur dans sa jambe droite lui fit comprendre que Gin venait de lui tirer dessus. Le sang commençait déjà à colorer de rouge son pantalon blanc. Le détective grimaça de douleur, puis il tenta tant bien que mal de se redresser pour voir l'étendue des dégâts. Cela lui rappelait la fois où il avait été touché au niveau du ventre, dans cette fameuse grotte, avec les DB. Au final, il ne s'en était sorti que grâce à Ran, qui lui avait alors donné de son sang pour qu'il puisse survivre. Sauf que cette fois là, il était vraiment en mauvaise position. Quand à sa montre à fléchettes, inutile de penser à l'utiliser contre un assassin comme Gin. Surtout qu'il avait remis le viseur à sa place au bout de quelques minutes, trop occupé à savoir où était l'homme en noir qu'il suivait. Malheureusement pour lui, c'était lui qui l'avait retrouvé en premier. Il avait un net désavantage, et n'osait pas orienté ses pensées du côté d'Ai. Il espérait juste qu'elle continuait les rechercher de son côté. Si jamais elle venait à être vue par Gin, ils auraient de sérieux ennuis, et tous leurs proches aussi.

Quand à la raison du coup de feu, il c'était produit sans aucune raison apparente. Cependant, il était vrai que Gin n'avait pas tiré pour rien. Il avait préféré s'assurer tout de suite que le gosse ne pourrait pas s'échapper avant qu'il n'en ai finit avec lui. L'homme s'approcha du garçon, ses cheveux blanc voletant derrière lui. Il pointa à nouveau son arme sur Conan et lança :

«Si tu me révèle tout sans discuter, peut-être que je te laisserait la vie sauve, qui sais?»

En vérité, Gin n'avait pas l'intention d'épargner qui que se soit, et le détective en avait bien conscience. Il n'avait rien dit depuis le début, et l'homme en noir commençait à perdre un peu patience. Cependant, le garçon savait qu'il n'avait pas le choix. Il tenta un argument bidon, dont il n'ignorait pas qu'il serait inefficace pour le sortir de là, mais sait-on jamais.

«Je ne vous suivais que pour m'entraîner, c'est tout! Je ne savait pas que...»

«BANG!!!»

Le coup siffla aux oreilles du garçon. Gin avait tiré non loin de sa tête, pour bien lui faire comprendre qu'il valait mieux qu'il dise la vérité le plus vite possible...

«Ne me prend pas pour un imbécile, gamin! On ne suis pas les gens pour s'amuser! Tu...»

Un mouvement le fit s'interrompre. Une autre personne venait d'arrivée juste devant lui. Un sourire froid et sadique apparu sur son visage. Un sourire de tueur.

 

«BANG!!!»

Un deuxième coup de feu? Mais qu'est-ce qu'il se passe? Kudo, mon dieu, qu'est-ce que qui as fait depuis qu'on s'est quitté?! Ai s'arrêta un instant, essoufflée. Elle avait du mal à se dirigée entre toutes ces machines, dont l'usage lui échappait. Enfin, si elle les avaient observées plus minutieusement, elle aurait sans doute pu découvrir à quoi elles servaient, mais autre chose la préoccupait pour l'instant. Il fallait absolument qu'elle retrouve ce détective obsédé des enquêtes qu'étais Conan. Surtout que là, il ne s'agissait pas d'une enquête ordinaire.

Cependant, la seconde détonation avait permis à la jeune scientifique de savoir à nouveau dans quelle direction aller. De plus, elle avait empreinté le même chemin que le garçon un peu plus tôt, ce qui l'aidait singulièrement à suivre sa piste. Elle se remit à courir, priant pour que Kudo ne soit pas mort.

Cependant, elle venait de se rendre compte que, même si elle arrivait à le retrouvé, elle ne lui serait pas d'une grande aide.... Mais elle n'eut pas le temps de méditer sur ces questions. Elle s'arrêta net devant deux personnes.

L'une était Conan, moitié-assis, moitié-allongé par terre. Du sang entourait une de ses jambe. Ai leva les yeux avec difficultés vers l'autre personne, sachant déjà de qui il s'agissait. Elle croisa son regard, et su tout de suite qu'elle n'aurait jamais du venir comme ça, sans réfléchir.

Gin avait compris qui elle était, et rien de ce qu'elle où Conan ne pourrait dire ne lui ferait changer d'avis.

Merde!

 

Conan resta un instant bouche-bée. Mais... Qu'est-ce qu'elle faisait là? Elle était cinglée ou quoi? Il n'osait pas dire quoi que se soit, de peur de la trahir, mais en voyant la tête d'Ai regardant Gin par-dessus sa tête, il compris que c'était inutile de jouer la comédie. Aussi n'essaya-t-il même pas de se retenir, malgré les circonstances :

«Non mais tu es folle?! Qu'est-ce qui t'as pris de...»

Il ne put en dire plus. Gin lui asséna un coup avec son arme, si fort qu'il se laissa à nouveau tomber par terre, presque inconscient. Ai ne réagit pas. Elle aurait voulu bouger à cet instant là, mais elle ne pouvait pas. Tout son corps refusait de lui obéir, comme paralysé. Elle était terrifiée.

Gin plissa les yeux. Cette gamine... Elle ressemblait trop à Sherry pour que se soit un hasard. Et cette peur en le voyant! C'était forcement elle. Elle avait du inventer un quelconque produit pour rajeunir, histoire de mieux échapper à l'Organisation. Elle en était capable, après tout.

 

«Sherry...» Fit-il, pour s'assurer que sa théorie était juste.

«Gin.» Répondit Ai, ayant retrouvé l'usage de ses membres et de son corps en entier.

Cela ne l'empêchait pas d'être inquiète. Autant pour elle que pour Conan, qu'elle voyait immobile, au sol. Elle se doutait qu'au pire, il serait juste assommé, mais...

«Eh bien! Moi qui t'ai cherché pendant si longtemps, je ne penserai pas que tu vienne me voir de toi même! Railla l'homme en noir.

-Alors, content, Gin? Tu vas pouvoir enfin en finir. Déclara Ai.

-Non, Haibara...» Murmura Conan.

Gin ignora la voix du gamin. Il dirigea son arme vers Sherry, savourant ce moment tant attendu. Cette fois, elle ne lui échapperait pas.

«Haibara? Ricana-t-il. C'est ton nom d'emprunt je suppose.»

L'intéressée ne répondit pas. Elle, elle s'en fichait de mourir ou pas. Elle se fichait de sa vie depuis qu'elle avait pris l'Apotoxin dans cette fameuse chambre à gaz. En revanche, elle ne voulait pas que le détective meurt. Mais elle voyait mal comment réussir à le sauver. Gin ne lui laissa pas le temps de réfléchir :

«Bon, et si nous parlions sérieusement?»

 

Conan avait les yeux fermés. Il avait mal, vraiment mal. D'abord, il avait peur que la balle qui avait atteint sa jambe n'en soit pas sortie, et cette blessure le faisait atrocement souffrir. De plus, le coup que lui avait donné l'homme en noir n'était pas sans douleur non plus. Et, pour compléter le tout, vu que Ai c'était pratiquement jetée dans la gueule du loup, il allait sans doute bientôt mourir, ainsi qu'elle. Il ne voulait pas se laisser faire mais, d'un autre côté, dans son état, il allait avoir beaucoup de mal à faire quoi que se soit. Surtout qu'il savait par ce qui c'était passé la dernière fois à l'hôtel de Haido que le projectile amnésique de sa montre était apparemment sans effet sur Gin, à mois qu'il ne l'ai raté...

Le garçon réussit à ouvrir les yeux pour suivre ce qui se passait. Il ne pouvait tout simplement pas regarder Haibara se faire tuer sous ses yeux, mais il était impuissant...

Maintenant, Gin allait sans doute lui poser plusieurs questions. Et, voyant l'arme se pointée à nouveau sur lui, il compris sans trop de mal que l'homme allait se servir de lui pour faire parler la scientifique. Il avait compris dès qu'elle était arrivée qu'elle ne supporterait sans doute pas de le voir souffrir sous ses yeux.

«Si tu ne répond pas rapidement à mes questions, ton ami en payera les conséquences.»

Ai ouvrit de grand yeux. Cela fit sourire Gin. Il avait bien compris avoir touché un point sensible, et il se demandait ce que Sherry lui trouvait, à ce gosse. D'un autre côté, il ne lui faisait vraiment pas l'impression d'être véritablement un gosse. N'importe quel enfant normal aurait été terrifié d'être menacé par une arme à feu. Lui, il était resté immobile et avait plus ou moins réussit à conservé son calme. De plus, les enfants avaient aussi tendance à pleurer à n'en plus finir dès qu'ils avaient une petite blessure. Et il avait carrément tiré sur ce gamin. Il trouvait aussi étrange qu'il ne fasse que des grimaces de douleur, et même qu'il essaie de continué à suivre ce qui se passait. Lorsqu'il observait Sherry, il avait l'impression de voir une jeune fille étrangement mature. Il avait la même impression en voyant ce gosse : l'impression de voir un adulte dans un corps d'enfant, d'une certaine façon.

Ai fit un pas en avant. Gin fronça les sourcils. Que voulait-elle faire? De toute façon, elle avait bien compris que la vie de son compagnon était en jeu. Alors, qu'attendait-elle pour tout dire?

 

Ai s'arrêta dès son premier pas. Elle fixait Conan, ne sachant que faire. D'un côté, il ne voulait pas qu'il lui arrive quoi que ce soit d'autre. Mais si elle parlait...

Gin plaqua l'arme sur l'épaule gauche du garçon, et Sherry compris que si elle ne faisait rien, son ami allait à nouveau être blessé. Elle lança :

«Que veux-tu que je te dise, Gin? Tu as déjà tout deviné, non?

-Je me doutais que tu dirais ça. Fit l'intéressé. Mais tu sais très bien de quoi je veux parler. Cependant, je peux t'assurer une garantie : si tu parle, on ne te tuera pas, et peut-être même que j'épargnerais ton ami...

-Évidement, vous...»

Elle se tu, consciente qu'elle avait failli faire une grosse gaffe, comme dirait Kudo. Elle avait failli parler de l'APTX. Or, si jamais elle le faisait, s'en était également fini pour Conan, car Gin ne mettrait pas longtemps à faire le rapprochement. A sa manière d'agir, Ai voyait déjà qu'il considérait plus le détective comme un adversaire adulte qu'un véritable enfant.

L'homme en noir, quand à lui, fronça les sourcils.

«Vous? Demanda-t-il, curieux.

-Dis-moi, comment puis-je te dire ce que tu veux si tu ne me le dit même pas?»

Gin avait compris qu'elle essayait de changer de sujet. Il se prêta au jeu. De toute façon, il pourrait revenir sur ce point étrange plus tard. Il expliqua donc :

«Eh bien, tu pourrais par exemple m'expliquer comment tu as rétrécit de manière si spectaculaire! Serait-ce à cause de l'APTX 4869 que tu as fait? J'ai entendu dire qu'un effet de rajeunissement avait été observé chez certains animaux ayant servis de cobaye...»

Ai ne fut pas la seule à réagir. Conan se figea également. Heureusement, l'homme en noir était trop concentré sur Sherry pour avoir remarqué la réaction du détective. Ce dernier ne pouvait pas bouger, car Gin le maintenant au sol d'une main, et le menaçait de son revolver de l'autre. En revanche, l'homme ne perdit rien de l'effet de ses paroles sur Ai.

«Intéressant. Fit-il. Ainsi, se serait ce poison qui serait responsable... Je suppose qu'il a du faire le même effet sur Shinichi Kudo.»

Cette fois, les deux «enfants» devinrent livides, en particulier Ai. Le terrain commençait à devenir très dangereux! Si Gin venait à comprendre le lien entre le détective qu'il venait de citer et Conan, alors non seulement eux, mais aussi tout l'entourage de Conan, alias Shinichi, serait éliminé par l'Organisation.

Un «bip bip» se fit alors entendre. Gin laissa son arme contre l'épaule de sa victime. Il pris un appareil dans son manteau noir, qui ressemblait à un téléphone portable. L'homme jeta un coup d'œil à l'écran, puis il souris. Il rangea l'appareil et déclara :

«Hum. J'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer. J'aurais bien emmené Sherry à notre nouveau QG pour étudier sur elle les effets de son poison, et peut-être bien me servir de ce gamin comme moyen de pression, puis tenter de vérifier la mort de Shinichi Kudo, mais je n'en ai pas la possibilité.. Toujours est-il qu'une bombe va exploser ici d'ici quelques minutes pour enlever toute trace d'un ancien trafic de drogue. J'en ai fait chanter les responsables, puis, comme nous aussi avions laissé des traces ici, la destruction de ce bâtiment a été décidée. Enfin, qu'est-ce que ça peut bien vous faire, puisque nous serez bientôt tout deux au ciel?»

Gin se redressa soudain, se précipita vers Ai qui n'eut pas le temps de faire un mouvement, surprise. L'homme la bouscula violemment, et il disparu vite entre les machines. Pas besoin d'être détective pour comprendre qu'il avait l'intention de laisser la bombe les tuer. Conan se redressa avec difficultés et tenta de s'approcher d'Ai. Mais celle-ci, bien qu'encore sonnée, était déjà debout. Elle se précipita vers lui en posant une question parfaitement idiote, mais que tous le monde pose dans de telles circonstances :

«Est-ce que ça va?»

Elle s'approcha du garçon, qui avait arraché les manches de sa veste pour panser sa blessure. Il déclara, alors que Sherry arrivait à son niveau :

«Il faut vite sortir d'ici, ou alors on va y passer.

-Impossible! Nous n'aurons pas le temps...

-Si! On a le temps!»

Ai hésita, mais ils n'avaient pas le choix. Elle non plus ne supportait pas d'attendre qu'une bombe les emporte. Elle pris le bras de Conan, et l'aida à se mettre debout. Ce dernier se disait qu'ils avaient eu de la chance que Gin ne sache toujours pas que c'était lui Shinichi Kudo. Mais pour tout le reste, ils n'avaient pas eu de chance. En bref, il ne savait même pas si c'était une chance.

 

Gin sorti très rapidement du bâtiment. Il rejoint sa Porsche, garée non-loin, démarra, et s'éloigna en composant un numéro sur un téléphone portable. Lorsqu'il fut largement hors de portée des bombes placées par l'Organisation, il vit une formidable explosion grâce à son rétroviseur. Un sourire étira ses lèvres. Il regrettait juste de ne pas avoir pris plus de temps pour tué Sherry. Mais le boss lui avait donné des ordres précis et les bombes ne lui avaient pas laisser le temps de changer cela.

 

La police fut rapidement sur les lieux. Le commissaire Maigret fut le premier à descendre de sa voiture. Il fut rapidement rejoint par les inspecteurs Shiratori, Sato, Takagi et Chiba, ainsi que de tous les autres policiers. Leur attention étant focalisée sur les bâtiments touchés, ils ne remarquèrent pas deux petites silhouettes s'éclipser.

L'inspecteur Sato ne mis pas longtemps à remarqué une traînée de sang. Mais elle s'arrêtait après quelques mètres.

Tous étaient perplexes : Que c'était-il passé ici?

Plus loin, Conan et Ai, eux, le savaient très bien. En revanche, ce qu'ils ignoraient, c'était comment ils avaient réussit à échapper à l'explosion. Ils avaient montés les escaliers le plus rapidement possible et étaient sortis pas une porte de secours. Heureusement d'ailleurs, car Gin avait verrouillé les autres sorties, mais il avait oublié celle-ci, dont la porte semblait coincée. Dans l'urgence, les deux enfants avaient réussis à la forcée et à s'enfuir le plus vite possible. Ils n'avaient pas tenus à croiser la police, pensant que cela pourrait être dangereux de le faire maintenant.

Dans un immeuble abandonné voisin, et semblable à celui qu'ils avaient visités, tous deux se laissèrent tomber. Ai avait souvenu Conan durant toute leur course, et celui-ci avait fait du cloche-pied pendant un bon moment. Ils étaient tous les deux étonnés d'être encore vivants. Mais Gin comptait sur la blessure de Conan et l'attachement d'Ai à ce dernier, ainsi qu'aux portes verrouillées, pour les tuer avec les bombes avant qu'ils ne puissent sortir. Heureusement, le détective avait réussit à ignorer la douleur et à ce concentré sur sa fuite.

Pendant qu'il reprenait sa respiration, la douleur continuait d'irradier de sa jambe. Il savait que c'était miraculeux qu'ils aient pu s'en sortir, et Ai savait aussi que si Kudo ne l'avait pas poussé au maximum, ils seraient encore dans le bâtiment en ce moment même. Il n'empêche que Conan était tout de même furieux d'avoir laisser filer Gin, même si il savait qu'il n'aurait rien pu faire.

Et merde!

Malgré cette pensée, il ne put s'empêcher de sourire. Il avait quand même une longueur d'avance sur Gin, et même l'intéressé ne c'était rendu compte de rien. Il l'avait fait parce qu'il ne pouvait rien faire d'autre. En fin de compte, ça allait lui servir, apparemment...

Chapitre 1 : Une rencontre dangereuse

 

Conan leva les yeux au ciel. La journée avait commencée avec de la pluie, mais en ce début d'après-midi, le soleil avait pris la place des nuages. Il tourna la tête pour regarder la gamine qui marchait à ses côtés.

Ai regardait devant elle. Ils passaient en ce moment dans un quartier désert, servant de raccourci pour rejoindre l'endroit où les Détectives Boys leur avait donné rendez-vous. La scientifique abordait toujours le même air froid et nonchalant. Le détective, quand à lui, n'appréciait pas trop cette compagnie, et surtout en pareil lieu. En fait, si il ne se sentait pas à l'aise, c'était surtout à cause des confidences que lui avaient faites l'ex membre de l'Organisation, un peu plus tôt dans la journée. Elle lui avait déclaré avoir fait un rêve impressionnant de réalisme, où elle c'était vue confrontée à l'Organisation. Et bien sûr, lui aussi était là... Quand à la fin, inutile de préciser que dans son cauchemar, Conan c'était fait tué par Gin, et Ai c'était réveillée avant de connaître son propre sort. Elle lui avait également rappelé avoir fait le même genre de songe, peu avant de croisé la voiture de Gin dans la rue par hasard.

Cependant, malgré ces coïncidences, le détective rajeuni ne croyait pas aux rêves prémonitoires, et il s'étonnait un peu qu'une scientifique comme Ai puisse croire en ce genre de chose. Enfin, peut-être que c'était lui qui faisait fausse route. Il n'empêche que même la jeune fille pouvait confirmé que rien d'anormal ne c'était passé, en cette journée de mars. C'était un samedi comme les autres, et aucune affaire ne c'était présentée depuis un certain temps déjà. Sa dernière enquête en date remontait à la semaine dernière : une personne avait été assassinée non loin de Ran, Kogoro et lui alors qu'ils passaient dans un parc pour rejoindre la maison d'un ancien ami du détective Mouri. Autant dire qu'ils avaient eu beaucoup de chance, comme d'habitude...

Soudain, Conan s'arrêta. Ai n'était plus à ses côté. Quelque peu étonné, le garçon se retourna pour voir la jeune fille à l'arrêt, à quelque mètre de lui. Elle avait ce même air effrayé que dans le bus, lorsqu'il avait été pris en otage. Vermouth se trouvait alors à l'intérieur, déguisée en Dr Araide. Cependant, il n'y avait personne dans les environs..

Il retourna sur ses pas pour s'approcher d'elle et lui poser une question tout à faire inutile, mais Ai ne lui laissa pas le temps de parler :

« Il faut qu'on s'en aille...

-Quoi? Fit Conan, interloqué. De quoi tu parle? Il n'y a personne ici.

-Je le sens! L'Organisation n'est pas loin! Je t'assure, Kudo, on doit s'en aller au plus vite d'ici... »

Des bruits de pas l'interrompirent. Un homme marchait dans la rue voisine. Cette information paru terrifié Ai, alors qu'elle n'était déjà pas très rassurée. Cependant, le détective voulait vérifier si l'hypothèse d'Ai était juste. Il s'approcha de la rue en question sous le regard de son amie, mais qui n'osa pas parlé, ayant peur de se faire remarqué par l'homme qui avançait non-loin d'eux.

Conan passa la tête à l'intérieur de la rue, et lui aussi se figea. Décidément, il faudra qu'il apprenne à faire confiance à l'instinct d'Ai concernant l'Organisation. Celui qui se trouvait dans cette rue n'était autre que Gin, celui qui était responsable de son état actuel. Heureusement, il n'avait pas repéré le petit garçon et c'était arrêté devant un des portes de l'immeuble qui servait de cachette au détective. Celui-ci fronça les sourcils. Mais que fait Gin dans un endroit pareil? Il n'y a pas âme qui vive ici! Inutile de préciser qu'il avait décidé de mettre cette rencontre hasardeuse de côté. Il réfléchirait plus tard sur cette étrange coïncidence. L'homme en noir ouvrit la porte sans cérémonie et disparu à l'intérieur du bâtiment. Il allait le suivre, lorsqu'une voix le fit s'arrêter. Il avait complètement oublié la présence d'Ai, et ne l'avait pas vue s'approcher pour pouvoir elle aussi regardé la scène :

«Tu ne vas quand même pas le suivre! S'exclama-t-elle à voix basse.

-Et pourquoi pas? Fit Conan, trop heureux d'avoir une nouvelle chance de coincé l'Organisation et de mettre la main sur l'APTX 4869.

-Idiot! Tu sais très bien que c'est dangereux! Si jamais tu entre là dedans et que tu te fais coincé par Gin, il te tuera! De plus, si jamais il découvre également que tu es en réalité Shinichi Kudo, il ira sans doute également exécuté ton entourage! Il ne l'as pas fait la première fois, car il avait compris que tu étais tombé sur leur échange par hasard, et que tu n'avais eu le temps d'en parler à personne! Ne met pas ta vie et celle de tes proches en danger, Kudo!

-Calme-toi enfin! Qui te dis que je vais me faire prendre, ou même qu'ils vont découvrir mon identité! Je veut juste entre pour récupéré le plus d'information possible sur les hommes en noir, et tenté de récupéré ce maudit médicament! Je sais bien que, tout seul et avec cette taille là, je ne pourrais pas vaincre Gin seul!

-Alors n'essaye pas! Tenta de le raisonner Ai.

-Tu peux dire ce que tu veux, mais j'entrerais là-dedans, que tu le veuille ou non! Libre à toit de m'accompagner ou pas!

-Tu es fou! Ils voient surveillé les environs, tu va te faire repéré en moins de deux minutes!»

Mais Conan ne l'écoutait plus. Il avançait déjà vers la porte par laquelle avait disparu Gin. Résignée, Ai du consentir à le suivre, car elle ne pouvait pas le laisser tenter seul une telle aventure, qui tenait plus du suicide d'autre chose, d'après elle. Cependant, malgré tous ses dires, elle comprenait parfaitement la réaction de Kudo. Il avait une nouvelle occasion de retrouver sa taille normale et d'envoyer en prison les responsables de son état. Elle était bien placé pour comprendre ce qu'il ressentait en cet instant. Mais cela n'enlevait rien au fait qu'il était complètement inconscient et qu'il se jetait dans la gueule du loup!

A contrecœur, Ai vit son compagnon ouvrir la porte, et elle ne fit rien pour l'en empêcher. Dès le début, elle avait compris que rien ne pouvait faire changer d'avis le petit détective. Même s'il mettait sa vie en péril. Quand à elle, elle n'allait pas rester dans la rue, à attendre que Gin la croise en sortant.

C'est ainsi qu'ils pénétrèrent dans un bâtiment en construction, mais abandonné depuis un certain temps déjà pour une raison inconnue. Pareil pour les bâtiments voisins, ce qui formait un quartier désert, idéal pour trouver une bonne cachette bien tranquille. L'endroit n'était apparemment fait que de béton, avec de la peinture blanche sur les murs. Il restait encore quelque instruments, comme une petite échelle, une vis, un marteau, et d'autres choses dans le genre. La pièce était sombre, et la lampe accrochée en haut ne semblait pas marcher, surtout que l'interrupteur était par terre. Il semblait avoir été arraché volontairement, mais quand à savoir pourquoi, par qui et quand, ça, c'était une autre histoire. Conan alluma la lampe torche de sa montre, et il constata que les toiles d'araignées avaient commencées à envahir les coins du plafond. Le sol était recouvert de bois de couleur claire, mais recouvert de poussière. Difficile de savoir à quoi devait servir ce bâtiment grâce à ces détails.

En face de l'entrée, il y avait une seconde porte. Il y en avait deux autre de chaque côté du détective. Cependant, les empreintes laissées dans la poussière montrait non seulement que l'endroit était régulièrement fréquenté, mais aussi que les pas menaient tous vers la porte située en face des deux enfants. Une flèche indiquant la route à suite n'aurait pas été plus efficace. Les deux gamins se dirigèrent donc dans cette direction, ouvrir la porte le plus discrètement possible, et ils se retrouvèrent dans une salle plus grande, mais semblable à la première.

Ils suivirent ainsi les traces de Gin, sans visiter les pièces dont on devinait que personne n'y avait mis les pieds depuis l'arrêt de la construction. Ils tombèrent ainsi sur des escaliers. Cependant, cette fois, les traces menaient aussi bien vers le bas que vers le haut. Indécis, Conan s'arrêta. Intéressant. Pensa-t-il. Il y a donc un sous-sol dans ce bâtiment. Je me demande où est-ce qu'il est allé. Il ne fallait pas oublié le risque de croisé Gin, car ils ignoraient combien de temps il mettrait à remonter.

«Et si on se séparait?» Proposa Ai.

Le détective la regarda, surpris qu'elle propose ça. Cependant, ils n'avaient pas trop le choix. Les traces ne permettaient pas de dire quel sens avait été empreinté en dernier, et si ils se trompaient, ils pouvaient raté Gin. Cependant, une étrange idée germa dans la tête du garçon, et il fixa la scientifique pendant quelque instant. Celle-ci ne manqua pas de demander de son habituelle voix froide :

«Quoi? Qu'est-ce que tu as à me regardé comme ça?»

Cependant, ce n'était pas son air habituel. Elle avait un peu peur, cela se voyait, et Conan la comprenait très bien. Les quelques fois où elle avait croisé l'Organisation, depuis s'en être enfuie, n'avait jamais été très pacifiques, et elle avait déjà failli plusieurs fois y passer. De plus, le danger était accru, puisque, même s'il n'était pas sûr du tout que Gin reconnaisse Shinichi Kudo en la personne de Conan, il n'en était pas de même pour Ai, qu'il comparerait beaucoup plus facilement avec Sherry. De plus, les réaction de la jeune fille auraient vite fait de la trahir. En bref : Conan venait juste de réalisé dans quel pétrin il c'était mis. Il savait qu'il pouvait encore reculer, mais il était hors de question de le faire, maintenant qu'il était ici. Le jeune garçon hocha les épaules.

«Bon, d'accord. Répondit-il. Je vais aller en bas, et toi en haut.»

Ce fut au tour d'Ai de le considéré de manière assez étrange. Elle ne savait pas pourquoi, mais apparemment, tout deux semblaient penser qu'il y avait pas mal de chances pour que Gin soit allé en bas. De plus, Conan avait toujours tendance à essayé d'écarter Ai du danger. Et il avait aussi eu un certain mal à accepter l'idée d'Ai, car il ne pourrait rien faire si jamais elle tombait sur Gin. Cependant, cette dernière avait devinée ces pensées, et elle sorti son badge des DB en disant :

«Ne t'inquiète pas! Si jamais j'ai quelque chose de nouveau, je te contacterait! J'espère que tu en fera de même avant de tenter le diable.» Fit-elle, un demi-sourire sur le visage, mais n'arrivant pas à masquer son inquiétude. Décidément, elle avait vraiment l'impression de courir à sa perte! Mais quelque chose la poussait à rester.

Cependant, elle n'eut pas le temps d'approfondir cette impression, car le détective partait déjà de son côté. Ai s'apprêtait à en faire de même, lorsqu'une prise de conscience la poussa à s'arrêter, en même temps d'une voix sortie de nulle part :

«Ai! Conan! Bah alors, qu'est-ce que vous fichez! On vous attend, nous!»

C'était la voix de Genta, impatient, qui sortait du badge des DB des deux enfants. La scientifique c'était rappelée d'eux à peu près au moment où la voix avait retentit. Le détective, lui, semblait plutôt paniqué, et la jeune fille compris d'un seul coup pourquoi : si jamais Gin avait entendu, autant dire que ça ne les arrangerait pas. Et l'homme en noir n'était peut-être pas seul dans ce bâtiment, après tout.

En tout cas, pour le moment, personne ne c'était manifesté, à par Genta. Conan s'empressa de saisir son badge et de répondre :

«Désolé, on a eu un petit problème en chemin, on ne pourra pas venir! Ran m'a rappelé, on doit aller quelque part.

-Et Ai alors? Demanda Ayumi.

-Ai a...

-J'ai décidé de rentrer aussi pour faire un peu de ménage. Intervint l'intéressée.

-Ooooohh....» Firent les DB à l'unisson.

Cependant, Conan réussit à les convaincre que ce n'était pas grave, et il finit par ranger le badge dans sa poche avec un soupir.

«On a eu de la chance qu'il ne nous contactent pas dans un moment plus délicat. Remarqua tout de même Ai. Tu vois, on...

-Je sais, merci. Mais si on continue à s'attarder ici à réfléchir, c'est nous qui risquons d'être surpris par Gin!» Remarqua le détective.

La jeune fille ne rajouta rien et commença à monter les escaliers, pendant que le garçon entamait la descente. Pendant ce temps, plusieurs pensées s'entremêlaient dans la tête des deux enfants, pensant à tous les problèmes, les risques, et à d'autres choses dans le même genre.

 

Du côté de Ai, elle se demandait si elle devait inspecter tous les étages, au risque de rater Gin, ou simplement aller voir au dernier. D'un autre côté, elle n'avait pas vraiment envie de croiser celui qui essayait de la tuée depuis sa fuite. Elle regretta alors son idée, et se mit presque à espéré que Gin fut en bas, même si ce n'était guère mieux...

 

Conan, quand à lui, se trouva confronté au même problème qu'Ai. Il avait devant lui la porte du premier sous-sol, mais l'escalier continuait de descendre. Quelque peu étonné qu'il y ai plusieurs niveau sous terre, le détective hésita sur la marche à suivre. Cependant, il n'eut pas le temps de se poser plus de question : le sol lui fourni la réponse à sa question, et lui indiquait que la porte qu'il avait en face de lui n'avait pas été empreintée récemment. Il continua donc de descendre, sur ses gardes...

 

De son côté, Ai c'était servi de la même analyse pour découvrir qu'il lui fallait également continuer à monter. Toujours aucun signe de son pire ennemi. Pourtant, au fur et à mesure que le temps passait, la peur instinctive qui l'envahissait à l'approche d'un membre de l'Organisation la gagnait de plus en plus. C'est alors qu'elle finit par arrivé au bout de l'escalier, et elle se figea alors.

 

Conan aussi venait d'arrivé tout en bas, sans avoir vu de trace allant vers les portes qu'il avait croisé, tout comme Ai. Il s'approcha pour prendre la poignée de la porte en face de lui, lorsqu'un écriteau attira son attention. Il lui semblait qu'il y était écrit «Salle des Machines». Le détective resta perplexe. Une salle des machines, ici? Mais à quoi devait servir cet endroit, à la base? Cependant, l'écriteau était plus vieux que le reste du bâtiment, et ses lettre étaient peu lisibles pour certaines. L'endroit était bien plus poussiéreux qu'en haut. Conan se demanda alors si il n'avait pas existé un ancien immeuble démolit à cet endroit, auparavant. Mais, si l'on avait tenté de reconstruire à cet endroit, pourquoi avoir laissé ouvert l'accès aux sous-terrains...

Les questions se bousculaient dans la tête du jeune garçon à propos de l'endroit où il se trouvait. Jusqu'aux escaliers, il n'avait trouvé aucune trace de la construction possible d'un ascenseur, ou une quelconque autre machine. En bref...

Soudain, il lui sembla entendre un bruit derrière la porte. Si infime qu'il ne put pas savoir de quoi il s'agissait. Appréhendant ce qui allait se passer dans les heures, voir les minutes qui allaient suivre, Conan prépara sa montre lance-projectiles avant d'ouvrir. Il pénétra dans une grande salle, haute de plafond d'environ trois, mètres, peut-être un peu moins, peut-être un peu plus. Les murs n'étaient que des rochers mal taillés, comme si la pièce avait été creusée dans de la pierre, ce qui, vu ce qu'il voyait, devait être le cas. Et, dans la pièce, il y avait plusieurs machine, quelques lignes et colonnes de machines semblables, d'autres radicalement différentes. Toute ces installations ne permettaient pas au détective de connaître toutes les proportions de la pièce. Tout ce qu'il savait, c'est qu'elle était plus grande que toutes les pièces qu'il avait traversé jusque là, au moins dix fois plus grande que le bureau de l'Agence Mouri. Et il y avait un autre point étonnant : toute la salle était éclairée par des néons aux plafond. Conan éteint donc sa lampe pour ne pas gaspillé les piles. Mais, il venait de se rappelé quelque chose...

L'agence Mouri! ET zut! Qu'allait dire Ran si jamais les DB la contactaient et qu'il n'était toujours pas là? Elle s'inquiéterait alors, et elle risquerait peut-être de le contacter au mauvais moment... En bref, il fallait qui se dépêche. De plus, aucune trace de labo, de présence humaine autre que celle de Gin, ou même d'APTX. Cependant, Conan savait que ce dernier en avait une boîte sur lui. Celle même dont il c'était servi lorsqu'il l'avait découvert espionnant Vodka ainsi que le patron d'une société qu'ils faisaient chanté, à Tropical Land.

Mais Conan n'eut pas plus de temps pour y penser, car il venait à nouveau d'entendre du bruit. Il venait de l'intérieur de la salle, mais il y avait de l'écho, et le détective put juste savoir qui la personne qui l'avait produit n'était pas dans les dix mètres autour de lui. Il décida donc de s'aventurer entre les machines, avançant un peu au hasard à travers ce labyrinthe, et ayant une certaine impression de malaise...

 

Ai cligna des yeux, avant de se reprendre et de vérifier que Gin n'était pas dans le coin. Puis elle avança pour mieux étudier sa découverte.

Elle venait d'arriver sur le toit du bâtiment, et les traces présentes prouvaient qu'un hélicoptère c'était posé là il y a peu. Les hélicoptères n'étaient pas rares, mais la scientifique se doutait qu'il avait peut-être du servir à Gin pour s'échapper, ou à une quelconque autre personne.

Elle tourna la tête et aperçut des caisses cachées dans un coin de la construction qui permettait l'accès au toit. Il n'y avait pas de cachette non-visible d'elle, là où elle était. Elle s'en approcha et réussit à ouvrir la première grâce à un pied-de-biche posé contre le mur. A l'intérieur, il y avait... Des sachets remplis de poudre blanche. De la cocaïne! Compris Ai. Mais alors, que viens faire l'Organisation et Gin dans cette histoire? Elle se rappela alors la situation dans laquelle Kudo avait rétrécit. Gin et Vodka avaient alors fait chanté le patron d'une société à propos d'un trafic d'armes. Et, apparemment, ils allaient sans doute aussi faire du chantage aux trafiquants de drogues qui avaient amené cette cocaïne ici, à moins que ce ne soit déjà fait.

Cependant, Ai venait de penser à autre chose. Si Gin n'était pas ici, ni dans les autres étages, cela voulait donc dire...

Oh non, pourvu qu'elle se trompe et qu'ils l'aient raté! Il lui fallait prévenir Kudo!

Pour ceux qui n'auraient pas compris, DC Fanfic signifie qu'il s'agit d'une fanfiction de Détective Conan (rien à voir avec le site du même nom, quoique... Ma fanfiction se trouve sur la version récente de ce site, enfin le début parce que je sais pas utiliser LiveJournal, que j'ai l'impression que mon compte a été supprimé et que j'ai jamais pris le temps de mettre la suite!).

Et pourquoi sommaire? Parce que quand on poste sur un blog, en général, les premiers chapitres se retrouvent à la fin parce qu'il montre les derniers articles en premier, et j'ai pas envie de poster à l'envers , donc voilà, je résume tout ici pour simplifier l'accès aux chapitres.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, La fin de l'Organisation doit être la première fic de Détective Conan que j'ai jamais écrite. Commencée il y a 3 ans, je l'ai terminée l'année dernière seulement et j'ai posté un article en son honneur pour fêter ça qui comprend le lien pour télécharger la fic en entier ainsi que pour la lire en ligne, cependant, je n'avais encore jamais eu le courage de la poster ici. Eh bien aujourd'hui, je l'ai! Et je compte également la poster sur fanfiction.net dès que j'aurais le temps de comprendre comment ce maudit site fonctionne xD (Et aussi sur le nouveau DC Fanfic si mon compte et pas supprimé et si j'ai envie/le courage ^^').

C'est une fic longue (9 chapitres en tout) relatant ma vision de la façon dont finirait l'Organisation quand j'avais 3 ans de moins, donc 14 ans =P A la base c'était surtout une fic que j'écrivais pour mettre Conan en scène dans un contexte sadique (oui, je suis sadique avec lui, ne vous étonnez donc pas de voir Conan blessé pendant toute la fic! xD), et comme je l'ai commencée il y a longtemps, mon style d'écriture a changé, qui plus est je n'avais pas de scénario solide à la base et les persos étaient carrément OOC (Out Of Character, je ne respectais pas leur caractère dans la série) par moments...

Bref, assez de bla bla, place au sommaire! =D

Chapitre 1 : Une rencontre dangereuse

Chapitre 2 : Un face à face inattendu

Chapitre 3 : A la recherche de l'Organisation

Chapitre 4 : Cible en approche...

Chapitre 5 : L'erreur est humaine

Chapitre 6 : FBI vs MIB

Chapitre 7 : Les imprévus

Chapitre 8 : Le dernier combat

Chapitre 9 : Epilogue

Voilà voilà ^^ En espérant que ceux qui ne l'ont pas encore lue apprécient ;) (Doit pas y'en avoir beaucoup vu le nombre d'endroits où j'ai posté la fic et le nombre de liens pour y accéder quand même xD)

Bon, je peux pas poster un début assez long (une vingtaine de pages sur Open Office quand même) sans faire de petit article explicatif non? ^^ Et puis j'ai jugé bon d'ouvrir un sujer pour réunir les liens des pages, sinon vu la longueur des chapitres et vu que je les ai posté dans l'ordre ce qui fait qu'ils sont en désordre sur le blog (j'me comprend xD), bah c'est pas évident. Alors c'est une fic que j'ai posté y'a pas mal de temps déjà sur mon ancien blog mais sur ce dernier, pas mal de monde (deux trois personne en fait mais pour moi c'est énorme) ont laissé des commentaires disant que j'écrivais bien et qu'ils voulaient la suite. Comme j'ai abandonné l'autre blog, si j'écris la suite, elle sera ici, mais se serait bête de mettre le chapitre 4 sans les trois premiers, vous êtes d'accord? Voici donc ce que j'ai déjà écris, je n'ai pas trop de temps pour l'instant pour continuer mais j'y pense, n'ayez  crainte ;) 

Sur ce, voici le sommaire :

Effectifs
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3

La suite dès que possible ;)

 

Braise s'arrêta, complètement essoufflée. Elle n'avait jamais passé une nuit pareille. C'était épuisant et ça faisait peur, mais c'était vraiment génial!

Elle avait d'abord chercher un moyen de monter jusqu'au lac sans se faire voir. Mais progresser à travers les fougères et buissons, sans aucun sentier pour se guider, ni aucun point de repère à voir, pas même le camp, ça avait été plus difficile que prévu. Heureusement, la chatonne avait eu la bonne idée d'aller vers la gauche, qui, là où elle était, lui permettait d'approcher du lac. Ensuite, quand elle avait senti que ça commençait à monter, elle avait continuer de marcher, mais en diagonale vers la gauche. Finalement, elle était tombée sur le sentier qu'elle avait utilisé un peu plus tôt. Elle n'eut alors plus qu'à le suivre pour arriver à destination.

Elle avait alors put admirer l'éclat de la lune se reflétant sur l'eau, envoyant des reflets argenté un peu partout dans la clairière. Le doux vent frais du soir lui avait caressé la fourrure, mais s'attarder aurait été une erreur.

La petite trouva du regard ce qu'elle cherchait. Elle fit le tour du Lac pour se retrouvée sur l'autre rive, et huma l'air, à un endroit où les herbes étaient aplaties, et portaient l'odeur du guerrier disparu. Les odeurs des félins qui avaient étés envoyé à sa recherche étaient aussi présentes. Ils avaient utilisés la même technique qu'elle. Peut-être qu'ils vont le retrouvé seul. Je n'ai peut-être pas à m'en mêlée. Et puis, comment une petite chatonne comme moi pourrait être plus efficace que des guerriers?! Se dit-elle, soudain hésitante. Mais bon, elle voulait continuer quand même.

C'était quand même étrange, comment elle c'était attachée à Eclair de Lune durant le peu de temps où elle avait été avec lui. Enfin, il faut dire que les trois quart d'une journée, ce n'est pas rien.

Braise avança encore parmi les végétaux, mais la trace disparaissait peu à peu. Elle sentait l'odeur des différent félins se dispersés pour retrouver sa trace.

Elle, elle continua tout droit. C'était ce qu'il avait fait, elle en était certaine.

Elle fit le détour d'un buisson, et elle tomba sur une rivière. Elle se souvenait d'en avoir entendu parler, une rivière proche du camp. Ce devait être la fameuse Rivière Mère, qui alimentait le Lac en eau. Il y avait des éclaboussures d'eau à cet endroit là, et la terre portait les empreintes d'un chat adulte.

La petite ne vit pas d'herbes écrasées en face. Conclusion : si ces empreintes étaient celles d'Eclair de Lune, et elle était certaine de ce fait, alors il était sans doute tombé dans l'eau, et d'après l'état des deux rives, il n'était pas remonté tout de suite.

La chatonne suivit donc l'eau dans le sens du courant. Puis elle arriva à une barrière d'odeurs. Là, la forêt s'éclaircissait beaucoup, et elle voyait une immense plaine, derrière les arbres.

Au même endroit, elle détectait les effluves de la patrouille qui devait toujours quadriller le territoire. La trace était plutôt fraîche. Ils devaient être parti le chercher ailleurs.

Braise, n'ayant pas remarqué de trace disant que le chat était remonté, pris son courage à deux pattes et franchi la frontière de la Forêt Claire, la limite la moins surveillée des terres du clan du Lac, qui donnait ensuite sur des terres inconnues...

 

« Qui êtes-vous? » Demanda Eclair de Lune à la chatte qui se trouvait devant lui. Une femelle au pelage blanc taché de gris, et aux yeux vert émeraude.

« Mon nom est Rivière de Cèdre. Et toi? »

Le guerrier se rallongea, comme le lui avait conseiller la solitaire. Il était sûr que c'était une solitaire, puisqu'elle ne portait l'odeur d'aucun clan, contrairement à lui.

Le guerrier la jaugea un instant du regard. Puis il se dit que, pour l'instant, il pouvait peut-être lui faire confiance. Elle n'avait pas l'air trop méchante.

« Moi, c'est Eclair de Lune.

_Tu as une drôle d'odeur sur toi.

_C'est celle du clan du Lac, et elle n'a rien de bizarre. Rétorqua-t-il.

_Ah, oui, je vois de quel tribu tu parle! Sourit la femelle.

_Mais pourquoi... » Commença le mâle.

Il ne réussit pas à terminer sa phrase. Il ne savait pas exactement quel mot utilisé. Une chose était sûr, elle ne lui était pas agressive, mais justement, pourquoi? Et comment savait-elle que sa blessure était infectée? Chose qui, après vérification, était d'ailleurs vraie, et il n'avait aucune idée de comment soigner une blessure infectée.

« Oui? » Demanda Rivière de Cèdre en souriant.

Non, les solitaires n'étaient pas agressifs, mais d'où venait ce mensonge alors? Qui inventait toutes ces histoires fausses?

« Comment sais-tu que ma plaie s'est infectée?

_Tu devrait me remercier, on dirait que tu es sur le point de m'attaquer! » Remarqua la femelle.

Le guerrier se rendit alors compte qu'il était tendu, et il se rassura, en se disant que même si elle n'était pas aussi gentille qu'il le paraissait, dans son état, il valait mieux qu'il reste tranquille.

« Je t'ai sorti de l'eau. Poursuivit la chatte. Et puis ta blessure c'était rouverte, il fallait bien que j'y jette un coup d'œil. Le temps que j'aille chercher des toiles d'araignées, la plaie c'était déjà infectée. Et puis, si tu as faim... »

Eclair de Lune aperçut alors une souris aux pattes de la solitaire. Il resta un instant muet, puis il finit par déclarer :

« Merci. Je suis désolé si je t'ai paru hostile. J'ai l'habitude d'être méfiant envers les inconnus. Expliqua-t-il.

_C'est pas grave, tu n'es pas le premier chat de clan que je croise.

_Ah bon? S'étonna le guerrier. Comment s'appelait l'autre?

_Je ne sais pas, il n'a pas voulu me dire son nom, mais il murmurait parfois des noms dans son sommeil, la première fois que je l'ai rencontré, des choses comme « Plume de Cygne, Plume de Cygne ».

_Tu es sûre?! S'exclama Eclair de Lune. C'était il y a combien de temps.

_Je ne sais pas, plusieurs lunes. Répondit Rivière de Cèdre. Mais Plume de Cygne est une solitaire plutôt connue dans le coin. Enfin, je doit dire que je ne l'ai plus revue après que ce chat là fut passé ici.

_Ah bon, une solitaire? Et... et ce chat, il était comment? Son caractère, tu le connaît à peu près? » Questionna le guerrier, qui pensait à un félin en particulier.

Le mâle écouta la solitaire parler, et au final, il en tira la conclusion suivante : ce chat ressemblait fort au Cœur de Neige dont tous le monde parlait. Eclair de Lune avait été très proche de ce félin avant son départ, puisqu'il avait été son mentor. Mais ce chat semblait sortir d'une histoire d'amour, et il n'avait jamais été question d'un amour caché. Cœur de Neige avait disparu lors d'une nuit, et la dernière fois que quelqu'un l'a vu, c'était dans la tanière du chef, qui était déjà Pleine Lune à l'époque. Il parlait avec leur chef, mais on ignorai de quoi.

A ce moment là, leur lieutenant était Tache de Faucon. Ce dernier était mort accidentellement dans la Grande Falaise peu après. Pour tous, c'était un accident. Il était même avec une patrouille à ce moment là. Il c'était un peu éloigné du groupe, avait sondé le fond du gouffre, et il était tombé, tout simplement.

Soleil d'Horizon lui avait alors succédé. De toute façon, Tache de Faucon n'avait jamais été ni aimé, ni détesté. C'était un chat accueillit par la tribu, parce qu'on l'avait trouvé chaton à l'entrée du camp, et une reine avait été assez clémente pour s'occuper de lui. Quand à la reine en question, elle devait être morte. Tout cela remontait à plusieurs saisons.

Eclair de Lune n'était que peu au courant des déplacements des membres du clan. En revanche, c'était un guerrier très au courant de l'histoire des anciens chasseurs.

Rivière de Cèdre poussa la proie vers lui. Il la remercia, puis commença à la manger, affamé.

C'est alors que les buissons s'écartèrent derrière lui. Les rares buissons qu'il y avait ici.

Eclair de Lune se retourna et reconnu aussitôt le félin qui apparut.

« Qu'es-ce que tu fiche ici?! »

 

* * * * *

 

Braise fut vite essoufflée. Elle marchait depuis plusieurs heures déjà, le ciel était toujours bleu, mais l'aube approchait de plus en plus. La petite était épuisée et affamée.

Elle le savait maintenant, jamais elle n'aurait du sortir du camp comme ça. Mais elle était tout de même bien contente d'avoir mangé avant de partir, sinon ça serait bien pire. Sauf que les chatons comme elle ne sont pas encore destinés à parcourir de telles distances.

Oh, comme elle aurait aimé avoir quelqu'un à ses côté, même si ça aurait été Ombre Nocturne! Elle se sentait vraiment seule, sous le ciel étoilé, et devant l'immensité de la Plaine.

Elle suivait toujours la rivière. Pour deux raisons. La première venait de son but : retrouver Eclair de Lune. Et tant qu'elle n'aurait pas trouver de trace indiquant que le guerrier était sorti de l'eau, elle continuerait à la suivre.

Ensuite, pour une raison d'orientation. Si elle le trouvait, il leur faudrait rentrer. Alors, ils n'auraient plus qu'à suivre le court d'eau en sens inverse pour arriver chez eux.

Juste un petit détail. Pourquoi personne n'avait été surpris par la présence du blaireau? Braise avait entendu que ces bestioles sont en général faciles à repéré et qu'elles sont principalement nocturne. Alors, que fichait ce blaireau-là à cet endroit et à ce moment?

Et puis, elle se souvint que la nourriture se faisait rare hors des terres, sur les terrains désertiques qui entouraient le territoire du clan du Lac. Alors celui-ci était venu chez eux pour manger, et quand une bestiole pareille a faim, elle se fiche bien du jour ou de la nuit.

Et puis, la chatonne se demanda pourquoi elle pensait à ça. Ce n'était pas tellement le moment, étant donné les circonstances. La petite s'arrêta devant un rocher qui s'élevait juste sur le bord de la rivière. Elle y s'asseoir dessus, et elle contempla son reflet, se demandant quoi faire. Ce qu'elle voyait, c'était une jeune chatte de quelques lunes, aux yeux ambré et à la fourrure rousse, le bout des pattes blanche apparaissant sur le bout de son perchoir, le vent agitant sa fourrure en tous sens.

Maintenant, elle regrettait vraiment d'être partie. Qu'est-ce qui lui était passé par la tête? Elle pensait qu'elle, une petite chatonne, pourrait vraiment retrouvée un guerrier qu'elle connaissait à peine, réussir là ou des guerriers mille fois plus expérimentés qu'elle avaient échouer? Non, franchement, elle se trouvait elle-même assez idiote en cet instant...

 

* * * * *

 

Eclair de Lune fixa, surpris autant que la solitaire, de l'arrivée inattendue et discrète de Nuage d'Ebène. Essoufflé, le novice paraissait fier, mais le guerrier ne comprenait pas pourquoi. Finalement, l'apprenti se décida à répondre à la question de son aîné :

«Comment ça ce que je fais ici? Et toi alors? Tu avais disparu du camp, alors Pleine Lune a envoyé une patrouille à ta recherche. Nous avions perdus ta trace peu après le Lac à cause des nombreuses plantes odorantes du coin. Nous nous sommes séparés et j'ai été le seul à continuer tout droit pour arriver jusqu'à la Rivière Mère, et je pense que c'est par là que tu es passé. Ensuite, je t'ai cherché aux environs de l'eau, mais tes traces tout comme ton odeur étaient indécelable, alors j'ai pensé que tu n'étais pas remonté et j'ai commencé à suivre la rivière tout en farfouillant un peu aux alentours pour être sûr de ne pas perdre ta trace, et j'ai finit par arriver jusqu'ici! Et elle, c'est qui? Une solitaire?»

Rivière de Cèdre semblait à peine surprise par l'irruption soudaine du novice. Elle l'écouta avec calme et ne se vexa pas de son ton quelque peu dégaineux lorsqu'il se mit à parler d'elle. Elle répondit avec une note de moquerie dans la voix :

«Hum, est-ce qu'on vous apprend tous à vous méfier des étrangers et à être hostiles comme ça?

-Vous ne vous battez jamais entre solitaires? Demanda Eclair de Lune, curieux.

-Non, cela arrive rarement, mais cela dépend beaucoup des félins. Il y en a qui mettent des jours à faire confiance à quelqu'un, d'autre qui attaquent chaque nouveau chat rencontré, et le nombre de possibilités de réaction à une rencontre est aussi vaste que le nombre de félins et leurs caractère uniques. Expliqua la femelle. Puis elle se tourna vers l'apprenti et lui répondit : Je suis effectivement une solitaire et je m'appelle Rivière de Cèdre. Enchantée. Et toi, qui es-tu?»

Le chaton ne calma pas son hostilité aussi vite qu'Eclair de Lune. Les préjugés qu'on lui avait maintes fois répétés étaient trop gravés en lui pour qu'il ai confiance en si peu de temps en une chatte qu'il considérait comme vagabonde. Il répondit néanmoins :

«Nuage d'Ebène. Novice du clan du Lac.

-Le nom est bien choisit. Commenta la femelle. Puis elle ajouta : Peut-être voulez-vous rentrez chez nous tout de suite?»

Le novice hocha la tête, encore méfiant, et il ne cherchait absolument pas à le cacher. Eclair de Lune pris alors la parole :

«Oui, je crois qu'il vaudrait mieux pour nous de regagner notre territoire au plus vite, ils doivent s'inquiéter au camp...»

En parlant, il pensait particulièrement à ses deux amis, Lueur Sombre et Fleur de Givre. Mais aussi à la petite Braise...

Alors que la solitaire semblait s'apprêter à parler, la brise souffla, et le novice au pelage noir, qui c'était approché de quelque pas, se retourna aussitôt, détectant la présence d'un nouveau venu...

 

* * * * *

 

Braise contourna le rocher pour reprendre sa route, lorsque le vent, changeant de sens, lui apporta une odeur qu'elle n'avait pas encore remarquée : celle d'un apprenti de son clan. La chatonne huma l'air, et cru reconnaître l'odeur de Nuage d'Ebène. Elle ne connaissait pas le parfum de chaque membre de son clan, mais elle pouvait évidement reconnaître celui de l'apprenti de Feuille Cendrée, cette guerrière si gentille qu'elle espérait avoir comme mentor, si l'entraînement de son actuel novice se terminait bientôt.

Pendant quelques secondes, la rouquine ne compris pas pourquoi il serait passé par là, puis elle se rappela qu'il faisait parti de la patrouille chargée de retrouver Eclair de Lune. Serait-il possible qu'un apprenti soit le seul à avoir suivit la même piste qu'elle? Les adultes étaient-ils donc tous si aveugles? Toute fière de penser qu'elle était sur la bonne voie, et pas les félins dont la mission était justement celle dont elle dont elle c'était chargée, hormis Nuage d'Ebène, elle se mit à remuer la queue. Puis elle fit encore plusieurs pas avant d'entendre au loin une conversation. Aussitôt, il lui sembla reconnaître les voix du guerrier et du novice sombre. La troisième voix, celle d'une chatte, lui était inconnue. Toute heureuse à l'idée d'avoir atteint son but, mais un peu jalouse quand même de Nuage d'Ebène d'avoir retrouvé Eclair de Lune avant elle, même si il était parti bien avant, la chatonne s'élança en courant vers la source du bruit. En même temps que débutait sa course, le vent changea soudain, la portant en avant. Elle se rendit également compte qu'il portait son odeur jusqu'aux félins lorsqu'elle déboula d'entre les fougères devant trois chats, dont la femelle seulement lui était totalement étrangère.

«Que... Braise?!»

La rouquine sourit devant l'étonnement d'Eclair de Lune. La réaction de Nuage d'Ebène lui plut beaucoup moins :

«Mais enfin, qu'est-ce que tu fiche ici, gamine?! Rentre au camp, tu ne devrais pas être ici!»

C'était connu, mais le novice n'avait aucune diplomatie pour parler, mais ses paroles piquèrent la chatonne au vif. D'abord à cause de sa façon de lui parler, et ensuite parce qu'il ne l'avait même pas appelé par son nom! Il le connaissait, au moins? Quoique, il l'aurait su, cela aurait encore plus énervé la petite d'avoir été appelée «gamine». Elle était contente d'avoir retrouvé l'adulte, l'inconnue, elle n'y faisait plus attention pour le moment. Seul comptait la réplique un peu trop arrogante à son goût de l'apprenti.

«D'abord, je m'appelle Braise, et ensuite, moi aussi, je cherche Eclair de Lune, et je ne rentrerais pas sans lui! Toi, je m'en fiche!»

La dernière phrase blessa quelque peu Nuage d'Ebène. Il faisait beaucoup attention à l'avis qu'avaient les autres félins sur lui. Puis il parut se dire que son avis n'était pas important. Il voulut parler, mais la rouquine le devança :

«Bonjour! Adressa-t-elle à la femelle. Qui es-tu?»

Son ton, dénué de toute agressivité ou méfiance, juste de la curiosité, fit sourire la solitaire. Après l'hostilité des deux mâles, cette petite paraissait vraiment très amicale. Elle répondit donc avec une voix gentille :

«Je m'appelle Rivière de Cèdre.»

La chatonne n'avait pas besoin d'en savoir plus. Son nom, pour le moment, suffisait. Aurait-elle été en exploration, elle aurait sans doute voulut faire connaissance, mais là, elle avait décidé de ramener le blessé, et elle le ferait! Et elle savait déjà que cette femelle était une solitaire. Braise s'approcha ensuite d'Eclair de Lune et lui demanda :

«Ça va? Qu'est-ce qui s'est passé? Pourquoi es-tu parti?

-Eh bien...»

Le guerrier semblait un peu gêner. En les voyant tous les deux, on aurait cru que l'adulte était la rouquine et le mâle un gamin en faute. Finalement, il décida de lui expliquer ce qui était alors passé par sa petite tête, quand ils se reposaient près du Lac.

«En fait, j'avais peur pour mes amis, alors quand j'ai entendu le cri... J'ai décidé d'y aller, mais je suis tombé dans la Rivière Mère et j'y ai perdu connaissance. Heureusement, cette solitaire m'a repêché et...»

Il se tut à nouveau. Ce n'était glorieux pour aucun félin de dire à d'autres chats qu'une inconnue avait pris soin de lui. Elle lui avait sauvé la vie, lui avait apporté à manger, et lui, il c'était montré méfiant. Dans son état, à ce moment là, elle aurait pu le tuer ou le laisser mourir sans aucun problème, pourtant! Il avait soudain honte de son comportement, depuis qu'il était parti retrouvé ses amis, qu'il n'avait, au final, même pas croisé.

«Je tiens à vous signaler que je ne pense pas qu'Eclair de Lune soit en état de voyager, sa blessure ne lui permet pas de se déplacer.

-Oh, mais notre cher Nuage d'Ebène ici présent va le porter!» Railla Braise, ne pouvant s'empêcher de prendre sa petite revanche sur le novice. Ce dernier lui jeta un regard menaçant, histoire qu'elle se taise. Vu qu'elle n'avait plus rien à dire, la rouquine s'«exécuta».

Les deux adultes échangèrent un regard avant de le poser sur l'apprenti qui compris aussitôt la raison de la lueur interrogative qu'il lisait dans leurs yeux.

«Je ne pense pas pouvoir porter Eclair de Lune très longtemps, enfin, pas jusqu'au bout en tout cas... avoua-t-il. Et trouver les autres membres de la patrouille prendrait du temps.

-Si vous voulez, je peux vous aider à le ramener jusqu'à la frontière de votre territoire. Après, je doute d'avoir la permission d'aller plus loin.»

Nuage d'Ebène lui jeta un regard méfiant, mais il hocha néanmoins la tête, signalant ainsi qu'il acceptait la proposition de la femelle, même si c'était un peu à contrecœur.

Braise s'approcha alors des trois félins et demanda :

«Et moi, je ne peux pas aider?

-Toi? Tu n'as qu'à éclairer le chemin! Proposa Rivière de Cèdre. Tu nous indiquera par où passé!

-C'est facile! S'exclama la chatonne. Il suffit de suivre la rivière dans le sens inverse du courant!»

Son enthousiasme et son énergie firent sourire les deux adultes, tendit que Nuage d'Ebène semblait presque bouder. Finalement, ils décidèrent de se mettre en route.

 

* * * * *

 

Nuage Tigré ouvrit les yeux et reconnu aussitôt le toit de la tanière des apprentis. Confus, il roula sur le dos pour que ses pattes touchent le sol.

Il dormait très bien, d'un sommeil sans rêve mais profond et tranquille, et le voilà maintenant parfaitement éveillé, alors qu'il n'avait entendu aucun son, rien ne l'avait toucher, bref, alors qu'il ne voyait absolument pas ce qui avait pu le tirer de son sommeil. C'est alors qu'il eu l'impression qu'un mauvais pressentiment le taraudait. Finalement, le novice se leva et sorti de la tanière, veillant à ne pas réveiller les autres apprentis. Le chaton tigré aperçut la lumière de la lune, en croissant, éclairer le camp d'une pâle lueur argentée. Cette lumière, associée à son excellente vision nocturne, faisait qu'il voyait pratiquement aussi bien qu'en plein jour. Tous les félins semblaient dormir, rien ne clochait. Alors pourquoi s'être levé? D'où lui venait cette impression de danger imminent? Nuage Tigré huma l'air, et ne décela aucune odeur suspecte. C'est alors qu'un mouvement attira son attention. Sur le qui-vive, il dirigea son regard vers la zone en question, et aperçut alors Ecaille Rousse sortir de la tanière du chef du clan. Elle semblait inquiète et soucieuse. La reine se hâta de regagner la pouponnière, tandis que Pleine Lune la suivait dehors et la regardait partir. Curieux, le novice s'approcha à petites foulées discrètes de son mentor. Ce dernier, grand guerrier qu'il fût, ne le remarqua qu'au dernier moment. Il se tourna vers lui sans marquer de surprise particulière en voyant qu'il était réveillé, et le devança dans la prise de parole :

«Je crois bien que j'ai fait une erreur.»

Le meneur avait employé un ton que son apprenti ne lui avait encore jamais entendu. Il se demanda aussitôt ce qui c'était passé pour que son chef fasse une tête pareille. Il semblait... déçut de lui-même, un peu honteux, et il cherchait à peine à le cacher devant lui, alors qu'il l'avait vu tenter de se montrer plutôt rassurant auprès d'Ecaille Rousse. Nuage Tigré ouvrit à nouveau la bouche pour parler mais, à nouveau, son mentor le devança :

«Braise s'est enfuie. Il est probable qu'elle soit partie à la recherche d'Eclair de Lune. Et je m'en veux, car je l'ai vue partir en solitaire, et je n'ai rien fait pour l'en empêcher...»

Il se tut, baissant la tête. Jamais Nuage Tigré, ni aucun membre du clan, ne l'avait vu douter ainsi. Il ne ressemblait plus au chef sûr de lui que son apprenti connaissait. Il... s'ouvrait à lui. Le chaton en était tellement surpris qu'il n'osa pas parler, sentant que Pleine Lune allait continuer à parler. Ce qui fut très vite le cas.

«J'ai de plus en plus l'impression de faire un mauvais chef....»

La note, triste, que le novice perçut dans la voix du guerrier, le décida à donner son avis :

«Non, tu es un bon chef! Grâce à toi, on a tué le blaireau! On va bientôt la retrouver, ne t'inquiète pas! Si ça se trouve, elle va même revenir avec Eclair de Lune et la patrouille qui le cherche!»

Le meneur n'eut pas le temps de lever la tête pour formuler une réponse que la brise leur apporta l'odeur de plusieurs félins. Les deux chats se retournèrent pour voir entrer dans le camp en silence le groupe chargé de retrouver le blessé, dans sa quasi-totalisé, ou presque. En les voyant, ils s'approchèrent aussitôt de leur chef pour faire leur rapport.

«Pleine Lune, nous sommes désolés, mais nous n'avons pas retrouvé Eclair de Lune! Et Nuage d'Ebène n'es pas revenu au moment que nous nous étions fixés. Il s'est peut-être perdu, mais il a aussi pu trouver la trace de...

-Merci, ça ira. Leur annonça le félin blanc. Nous pouvez aller vous restaurer et vous reposer.»

L'unique novice restante, Nuage de Brume, s'inclina avant de prendre congé, tandis que les trois guerriers restaient plantés devant leur chef. Feuille Cendrée, qui venait de parler, hésitait à reprendre la parole, mais le meneur ne lui en donna pas le temps.

«Allez donc vous reposer. Je vous remercie de ce que vous avez fait, même si vous n'avez pas retrouvé Eclair de Lune. Et dites-le aussi à Nuage de Brume.»

Les trois chats s'inclinèrent également avec respect avant de filer directement vers la tanière des guerriers pour certains, ou de prendre une proie au passage pour d'autres.

Enfin, le maître et son élève furent à nouveau seuls. Pleine Lune poussa un soupir puis rentra dans son repère. Il avait l'air d'avoir complètement oublié la présence de Nuage Tigré. Ce dernier, confus, décida de retourner se coucher. Peut-être que le sommeil allait revenir.

 

* * * * *

 

L'aube se levait lorsque Braise aperçut enfin l'entrée du camp. Épuisée, fatiguée, elle fut donc très heureuse de savoir qu'elle pourrait bientôt se reposer. Elle ignorait si sa mère comptait la fâcher pour son escapade ou vanter son courage. La connaissant, la chatonne optait plutôt pour la première solution. Joyeuse à l'idée de remplir un ventre qui recommençait également à grogner, elle fit demi-tour pour avertir le novice et le guerrier.

Le voyage du retour avait été bien plus long qu'elle ne le pensait. Porter Eclair de Lune avait très vite fatigué Rivière de Cèdre, et elle avait aussi du faire attention à ne pas rouvrir sa blessure, qu'elle avait soignée avant leur départ. La rouquine avait pour mission de trouver les passages les plus faciles, tout en ne perdant pas de vue la rivière, qui leur servait de point de repère. Au début, la petite c'était rendue compte que le Lac ne donnait sur aucun court d'eau. Pourtant, elle savait que la Rivière Mère l'en alimentait. Elle se demandait si l'eau ne passait pas sous terre, et si c'était le cas, pourquoi n'y avait-il aucun trou dans le sol du Lac? Et où partait l'eau, car il fallait bien qu'elle aille quelque part pour qu'il y ai besoin que de l'eau arrive en permanence. Elle s'évaporait, peut-être, ou elle continuait sous terre, va savoir. Mais sa tâche nécessitait toute son attention, et elle avait rapidement cessé d'y penser pour plutôt essayé de conserver son énergie. Nuage d'Ebène, lui, avait pour tâche de veiller à ce que les deux adultes progresse sans encombre et il aidait la solitaire si nécessaire. Il avait finit par abandonner son hostilité pour se concentrer sur sa tâche, désirant prouver qu'il était fidèle au clan, et donc à ses membres, bien qu'il n'ait pas l'air d'apprécier particulièrement Eclair de Lune.

A la frontière du clan du Lac, le blessé avait changé de porteur. L'apprenti, déjà quelque peu épuisé par le chemin parcouru et les efforts fournis, avait cependant réussit à transporter le guerrier le reste du chemin, même si ils avaient tous observé une petite pause à la limite de leur territoire, avant que la solitaire ne parte. Braise et Eclair de Lune l'avaient salués amicalement, mais Nuage d'Ebène, toujours méfiant, lui avait à peine dit «Au revoir».

La suite du trajet n'avais pas été bien différente du reste du chemin, car ils connaissaient mieux le territoire, même si le rôle de Braise restait tout de même utile. Pour les deux mâles, un félin en moins avait changé plus de choses, mais ils s'en étaient bien sortis.

Braise filait entre les fougères, et elle arriva rapidement jusqu'aux deux chats. Elle s'exclama aussitôt :

«On arrive! Tu avais raison Eclair de Lune, c'est bien le chemin de l'entrée du camp!

-Moins fort! Tu vas réveiller toute la forêt! Ronchonna le novice, dont le caractère avait empiré maintenant qu'il était épuisé, les pattes endolories par le trajet. Sans le guerrier à transporter, il aurait été plus en forme.

-Désolé...» Fit la rouquine, adoptant profil bas pour cette fois. Ils avaient échangés peu de mots au court du voyage, mais elle avait vite compris qu'il valait mieux laisser Nuage d'Ebène avec sa mauvaise humeur.

Leur arrivée, au début, passa inaperçu. La plupart des félins, à cause des évènements de la veille, étaient fatigués. Le premier chat à les apercevoir fut une reine pensive à l'entrée de la pouponnière : Ecaille Rousse. Dès qu'elle vit sa fille passer l'entrée, elle resta un instant immobile, comme si elle pensait voir un mirage, puis elle courut vers elle en la percuta de plein fouet, ayant de loin raté son freinage.

«Braise! Enfin! Tu n'as rien? Où étais-tu? Pourquoi es-tu partie? J'étais inquiète, et tes frères aussi!

-Quoi, Ombre Nocturne aussi? Ça m'étonnerait! Railla la chatonne.

-Ne dis pas de bêtises!» Répliqua la mère d'une voix chargée d'émotions. Elle donna un coup de langue sur la tête de la rouquine, soulagée de l'avoir retrouvée. Même si l'instant était au retrouvailles, Braise n'était pas dupe : les réprimandes viendraient plus tard.

Cependant, les ronronnements assourdissants de la reine avaient sortis de leur tanière plusieurs félins. Les premiers à se rendre vraiment compte que le disparu était revenu, ainsi que le dernier membre de la patrouille furent Petit Ecurueil, Pleine Lune et Ecaille d'Ambre. Bizarrement les guerriers et novices furent plus long à émerger, la plupart ayant effectué de dures missions la veille.

Aussitôt, le chef s'approcha d'eux. Braise décida de rester pour voir ce qu'il dirait de son comportement.

«Ah, Nuage d'Ebène et Eclair de Lune, vous voilà enfin de retour! Que s'est-il passé?

-Eh bien...» Commença le blessé, qui hésita pendant quelques secondes pendant lesquelles sont regard passa de l'apprenti à la chatonne, avant de se décider et de tout raconter à son chef, dans les moindres détails. Le guerrier avait la réputation de ne jamais mentir.

La rouquine ne fit que très légèrement attention à son récit, hormis lorsqu'il mentionna les dires de la solitaire à propos de Cœur de Neige. A part ça, elle se contenta de vérifier qu'il ne disait pas bêtise. Lorsqu'il eu finit de parler, Pleine Lune semblait pensif. Le reste du clan c'était approché d'eux et les entourait désormais, mais ils c'étaient réunis dans un tel silence que Nuage d'Ebène, concentré sur les paroles du blessé, sursauta presque en voyant les autres chats les écouter avec autant d'attention que lui. Dès le début du récit, Eclair de Lune c'était allongé, soulageant ainsi le novice de son poids.

Enfin, le meneur pris la parole, entouré de son lieutenant et de son apprenti.

«Bien, il faudrait que je parle à cette... Rivière de Cèdre. Vous êtes donc tous rentrés sain et sauf, cette phrase vaut plus que le plus long des discours, car c'est l'essentiel. Nuage d'Ebène, tu as fait preuve d'endurance et de courage, le clan te remercie. Tu peux aller te reposer.»

Aussitôt, l'intéresser s'inclina et s'éloigna, tout fier des paroles du chef. A peine était-il parti que Pleine Lune repris, tournant son regard sur le guerrier :

«Quand à toi... Je comprend pourquoi tu es parti, tu voulais vérifier que tes amis aillent bien, et je suppose que tu as compris avoir agit sans réfléchir, inutile que j'insiste dessus, n'est-ce pas?»

Le félin hocha la tête. Braise s'aperçut alors qu'elle ne l'avait jamais vu parler avec Lueur Sombre et Fleur de Givre depuis l'épisode avec le blaireau. Pour des amis, ils n'étaient pas beaucoup passés le voir. Peut-être qu'ils n'étaient pas très bavard, va savoir. La chatonne ne connaissait pas le caractère de chaque membre du clan, la plupart des novices et apprentis étant toujours en mission de chasse, patrouille ou entraînement.

Finalement, le chef porta son regard sur elle, et la rouquine se senti aussitôt toute petite face au mâle blanc et imposant. Il parla cependant d'une voix plutôt douce, mais aussi sévère :

«Quant à toi, Braise, tu t'es montrée très courageuse en allant au secours d'Eclair de Lune, mais tu comprend aussi que tu aurais mieux fait de rester au camp, n'est ce pas?»

La chatonne acquiesça. Pleine Lune ajouta alors, sur un ton presque amusé et moqueur :

«Je laisse ta mère se chargée du sermon...»

Plusieurs rires s'élevèrent dans l'assistance. C'est alors que la rouquine pris conscience que, bien que son chef n'ai pas appelé les membres de la tribu, ils étaient tous présents. Elle était un peu vexée que son chef de soit un peu moqué d'elle, mais elle savait aussi que ce n'était pas méchant. Ecaille Rousse lui donna un nouveau coup de langue sur la tête au moment où le meneur faisait signe que les félins pouvaient retourner à leurs occupations, qui étaient de dormir pour la plupart. Évidement, ils se dirigèrent vers la pile de gibier, et non vers leurs tanières. Avant de retourner à la pouponnière, Braise entendit Petit Écureuil glisser à son ex-apprenti :

«Bravo pour le sens de l'humour!»

Pleine Lune lui répondit avec un ronronnement joyeux. De toute évidence, le compliment lui plaisait. Il faut dire que les deux mâles plaisantaient rarement.

La chatonne ne put pas rester, car sa mère la tirait avec insistance vers la pouponnière. Elles y étaient presque lorsque Patte de Velours et Ombre Nocturne en sortirent en courant. Seul Patte de Velours s'arrêta à tant, mais son frère percuta les deux femelles avant même d'avoir pu ralentir sa course.

«Humf! Fit leur mère. Mais qu'est-ce qui vous prend enfin?

-C'est Ecaille d'Ambre!» S'exclamèrent en chœur les deux chatons.

Braise contourna la reine, étonnée. Elle compris aussitôt de quoi parlaient ses frères en entendant des gémissements provenant du taillis d'épines avant que sa mère n'ai put formuler une nouvelle question.

«Elle est en train d'accoucher?!» S'exclama la rouquine, et Patte de Velours acquiesça. Sans plus faire attention aux trois félins, la chatonne fonça vers la tanière de Pelage de Marbre et de Nuage de Soie. Elle déboula en coup de vent entre eux et chuchota le plus fort possible :

«Debout debout! Ecaille d'Ambre a ses petits! Debout!»

Bizarrement, ce fut la novice qui fut la première debout. Vu que son mentor tardait plus à émerger, Braise lui donna un petit coup de patte avant de faire volte-face et de revenir vers la pouponnière, toute excitée. Une naissance, c'est tout de même un événement! En revenant, elle croisa Nuage de Flamme qui l'arrêta aussitôt, comprenant qu'un autre événement commençait :

«Eh, attend! Qu'est-ce qui t'arrive?! Il se passe quelque chose?

-Oui, c'est Ecaille d'Ambre, elle accouche! Mais vas pas dans la pouponnière, il y aura trop de monde après. J'ai prévenu le guérisseur! Dis-le à Pleine Lune!

-Eh oh, attend!» Appela l'apprentie.

Braise ne l'écouta pas : elle était déjà repartie. Devant le taillis de ronces, il n'y avait plus personne. La rouquine dérapa à l'entrée pour ne pas bousculer ceux qui étaient à l'intérieur. Puis elle avança pour voir la situation, sa fatigue de la nuit oubliée.

La future mère était allongée sur sa litière et elle haletait. Il semblait à la petite qu'il y avait un étrange liquide sous sa queue, mais elle préféra ne pas aller voir. Ecaille Rousse se tenait assise près d'elle et lui chuchotait des paroles au ton rassurant à l'oreille. Après tout, elle avait déjà eu Braise et ses frères. Ces derniers se tenaient à l'écart et observaient la scène avec une certaine hébétude. La rouquine n'eut pas le temps de se demander où se mettre qu'elle entendit arriver d'autres félins.

Trois chats entrèrent dans la tanière : Pelage de Marbre accompagnée de Nuage de Soie, qui avait plusieurs plantes dans la gueule. Les deux guérisseurs s'approchèrent de la mère et tandis que la cadette déposait ses plantes, l'aîné prenait conscience de la situation. Pleine Lune, lui, venait plus calmement. Braise fut quelque peu surprise de le voir : elle ne pensait pas que le chef venait assister aux naissances. Ce dernier jeta un rapide coup d'œil à la scène et demanda aussitôt à la portée d'Ecaille Rousse de quitter les lieux. Du côté de Patte de Velours, il s'exécuta sans protester. Ombre Nocturne émis des objections, puis il suivit son frère en râlant. La chatonne, à l'écart d'eux, ne bougea pas, espérant se faire oublier, mais le meneur se tourna ensuite vers elle et elle du s'en aller aussi. A peine dehors, les trois chatons se mirent d'accord pour aller espionner discrètement ce qui se passait à l'intérieur, ne faisant pas attention à la petite foule qui se rassemblait près de la pouponnière, composée principalement des anciens. Mais le plan des garnements fut réduit à néant lorsque Pleine Lune sortit. Tandis qu'il expliquait l'évènement aux félins présent, il gardait un œil sur la bande, et ils durent se résigner à attendre, comme tous le monde.

 

* * * * *

 

Nuage Tigré avait terminé de manger et comptait aller voir son mentor pour partir à l'entraînement lorsque Nuage de Flamme s'approcha également de la pile. Étonné, il se tourna vers elle et demanda:

«Tu n'es pas encore partie avec ton mentor?

-Non! Aujourd'hui, je suis libre de faire ce que je veux! Annonça fièrement la femelle. Chasse, patrouille... ou flemmardise! Elle est fatiguée car elle a pisté Eclair de Lune toute la nuit, ou presque. Ça aurait été plus simple si il était resté au camp, mais bon...

-Comme quoi, ce n'est pas toujours les adultes qui ont raisons!» Ajouta le mâle avec un clin d'œil.

Il pensait rester encore un peu avec elle, puisque Pleine Lune ne sortirait sans doute pas immédiatement, lorsque la chatonne nommée Braise sortie de la pouponnière et fila vers la tanière de Pelage de Marbre. Les deux apprentis n'eurent besoin que d'un seul coup d'œil pour se comprendre. La femelle se dirigea aussitôt vers la direction prise par la rouquine tandis que le mâle gardait la proie choisie par son amie. Il était un peu fatigué à cause de son lever en pleine nuit. Il suivit sa camarade du regard et vit qu'elle croisa rapidement le chemin de la boule de poils toute excitée. Elles échangèrent rapidement quelques phrases, puis Braise retourna à la pouponnière. Hébétée, Nuage de Flamme fonça alors vers lui pour lui exposer la situation en résumé.

«Ecaille d'Ambre, elle a ses petits!

-C'est vrai?!

-Oui! Je vais prévenir Pleine Lune!

-Non, c'est bon, je m'en occupe!»

La novice hocha la tête puis elle suivit à nouveau le chemin de la rouquine tandis que Nuage Tigré bondissait vers la tanière de son mentor. Il entra en coup de vent, la nouvelle l'ayant rendu joyeux et excité :

«Ecaille d'Ambre accouche! Annonça-t-il.

-Et tu as de la chance de le savoir! Grommela un mâle blanc encore à moitié endormit. Si la nuit n'avait pas été si mouvementée, nous serions déjà à l'entraînement...»

Le meneur aurait sans doute continué la discution en d'autres circonstances, mais il se leva rapidement et dépassa son apprenti pour sortir de la tanière. Le chaton courut pour le rattraper, car il avançait maintenant à grand pas. Il lui fit signe de rester là où il était à l'entrée du taillis avant d'y pénétrer. Ne voyant pas Nuage de Flamme, le mâle compris qu'elle n'avait sans doute pas pu s'empêcher de répandre la nouvelle. Très vite, il la vit revenir avec les anciens tandis que la portée d'Ecaille Rousse sortait, suivie de Pleine Lune. Ce dernier se mit à expliquer la situation plus précisément aux anciens, mais Nuage Tigré, la connaissant déjà, s'éloigna un peu. Il ne pouvait rien faire pour le moment, à part attendre que la naissance se termine, et espérer qu'elle se passe bien. En attendant, il chercha du regard le chemin qui permettait de monter jusqu'au lac. Il le trouva rapidement, l'ayant empreinté maintes et maintes fois lorsqu'il était plus petit. Il se retrouva rapidement sur la petite plage, devant l'étendue d'eau transparente qui faisait la fierté du clan, et qui était aussi le plus grand danger qui le menaçait, même si il leur avait sauvé la vie plusieurs fois durant les sécheresses, alors que les autres tribus mourraient de soif. Malheureusement, ils n'avaient pu se résoudre à autorisé les membres des autres clan à se servir de leur eau, car ils auraient ainsi découvert la position de leur camp.

«Crrrriiiii»

L'apprenti sursauta, étonné par ce bruit devant de nulle part, et qui se répercuta autour du lac. Les félins, au camp, n'avaient pas du l'entendre. Nuage Tigré en était encore à se demander son origine lorsqu'il aperçut une petite fissure, en haut du barrage, par laquelle passait un mince filet d'eau. Et il compris l'origine du bruit, et le danger qui allait avec. Soudain plein d'énergie, un flot d'adrénaline coulant en lui, le chaton bondit vers le bout du lac, vers le camp. De là, il avait une parfaite vue de l'ensemble des installations, et les félins qui attendaient en surveillant la pouponnière. Le novice pris une grande inspiration, puis il cria :

«LE BARRAGE VA CEDER, IL FAUT QUITTER LE CAMP AU PLUS VITE!!!»

Tous les chats sursautèrent, puis l'un d'eux, près du Barrage, remarqua l'eau qui coulait, et il donna également l'alerte.

A partir de ce moment, tous devint confus. L'air s'emplit de cris, d'appels, d'ordres. Tous les félins s'activaient à aller réveiller les autres dans leur tanière, les guerriers aidaient les anciens à sortir du sommeil, certains, encore assez vifs pour se déplacer seuls, escaladaient déjà la pente qui les mettrait à l'abri de l'inondation à venir. Pleine Lune, lui, donna quelques ordres avant de rentrer dans la pouponnière. Nuage Tigré pouvait sentir la peur de tous les membres de son clan et, stupéfait, il resta là où il était, devant son clan affolé et fourmillant d'activité, puis il se demanda ce qu'il devait faire : aller les aider ou rester à l'abri? Mais sa loyauté à la tribu l'emporta, résultat de ses doutes à propos de la décision du chef de le prendre pour novice, et il bondit vers le passage. Il y croisa Feuille d'Acanthe, occupée à monter. Voyant qu'elle peinait, il l'aida un peu, puis, alors qu'il repartait, elle lui demanda d'une voix chevrotante :

«Tu crois que je fais bien de partir ainsi, sans aider les autres?

-Bien sûr, il faut vous mettre en sécurité.» Répliqua Nuage Tigré, ayant décelé des remords dans sa voix. Puis il continua de descendre.

A peine arrivé en bas il rentra en plein dans Nuage de Flamme. Celle-ci lui jeta un regard noir mais compréhensif en lui criant :

«Dépêche-toi, va aider Ecaille d'Ambre à se mettre à l'abri, on s'occupe déjà de ses petits!

-Pas la peine de hurler, je ne suis pas sourd! Répliqua son ami. Où vas-tu?

-Pleine Lune m'a demandé de me mettre à l'abri le plus rapidement possible!»

Sans plus continuer cette discution inutile en de telles circonstance, ils se séparèrent, l'apprenti tigré continua vers le camp, il croisa ainsi Pelage de Marbre, leur guérisseur, aidant Ecaille d'Ambre à monter, tandis que Nuage de Soie, les suivant de près, transportait un des nouveaux-nés. La mère, fatiguée par la naissance, avait du mal à marcher, mais quand le novice se proposa pour les aider, le mâle l'envoya aider à transporter les autres petits, et il se rendit donc à la pouponnière en courant, tandis qu'un nouveau craquement inquiétant retentissait derrière lui...

 

* * * * *

 

Braise était complètement perdue. Elle ne voyait absolument rien d'anormal au niveau du Barrage et, pourtant, tous le monde courrait de partout autour d'elle, les guerriers réveillant les novices et aidant les anciens à monter, d'autres se ruaient dans la pouponnière pour aider ses frères à sortir du camp, sa mère s'occupant des chatons d'Ecaille d'Ambre. Rapidement, la nouvelle mère fut à l'abri, ainsi que la plupart des jeunes et anciens. Pleine Lune, la voyant immobile et stupéfaite au milieu de toute l'agitation, lui donna un coup de patte au derrière, sans lui faire mal, en lui ordonnant d'aller se mettre à l'abri en haut du Barrage. Apeurée par le regard du meneur, la rouquine s'exécuta et bondit littéralement sur le chemin qui montait jusqu'au lac. En haut, elle retrouvé déjà presque tous le clan, son chef suivant derrière elle. Soudain, elle s'écria :

«Où sont maman et Eclair de Lune?!»

Le niveau sonore, déjà élevé, monta d'un cran, et Vent d'Hiver s'engouffra dans le chemin. La chatonne voulut le suivre, mais le lieutenant l'en empêcha, lui disant que c'était trop dangereux. Pour combler son inquiétude, elle se dirigea vers le bout du lac, et vit ainsi le camp, sa mère portant le dernier chaton d'Ecaille d'Ambre tandis qu'Ecorce de Sapin aidait Petit Ecurueil à se diriger vers le passage, d'où sortit tel un missile le guerrier descendu chercher Eclair de Lune. Ce dernier, ayant remarqué l'agitation dès le début, était déjà en route vers le chemin, mais sa blessure le ralentissait beaucoup. Très vite, les deux mâles s'épaulèrent mutuellement pour commencer à grimper. A ce moment là, un craquement sinistre retentit. Braise sursauta et tourna la tête vers le Barrage, remarquant ainsi que ses frères et d'autres félins l'avaient rejoint.

C'est ainsi qu'elle ne rata rien des évènements qui suivirent.

Une des branches à la base du Barrage fut soudain expulsée par un puissant jet d'eau, et à ce moment là, tout explosa dans un vacarme assourdissant pour les félins se trouvant juste à côté. Le lac devint une vague d'eau immense qui déferla sur le camp, détruisant les tanières, emportant le promontoire sans aucune difficulté, et soudain, dépassant des vagues, la chatonne aperçut la tête d'un chat portant un nouveau-né entre ses crocs.

«Maman! Non!»

Mais la tête disparut sous les eaux déchaînées, passant entre les arbres, en arrachant les plus faibles, et soudain, le lac ne fut plus là, laissant derrière lui un chemin de terre mouillée parcheminée de débris végétaux, mais aucune trace de sa mère.

Refusant de croire à ce qu'elle venait de voir, Braise bondit vers le passage descendant jusqu'à ce qui avait été jadis leur camp pendant des lunes entières, mais un félin, venant d'en atteindre le bout, l'empêcha de passer : Eclair de Lune, aidé de Vent d'Hiver.

«Non, laisse-moi passer! Protesta la petite. Maman est...

-On ne peut plus rien pour elle. Souffla le mâle. Elle a sans doute été tuée par le courant.

-Non... NOOONN!!!!!»

Braise se dégagea soudain et descendit le chemin plus vite qu'elle ne l'avait jamais descendu. Elle déboula devant un paysage boueux, fait de troncs d'arbres, de branches, de bouts de bois et autres végétaux éparpillés autour d'elle. La pouponnière n'existait plus, on ne pouvait pas dire où c'était tenu autrefois la pierre constituant le promontoire, pourtant profondément ancrée dans le sol. Tout avait disparu.

Le passé de Braise avait disparu en quelques secondes seulement. Tout comme sa mère.

«Maman...»

La chatonne avait murmuré. Soudain, elle courut vers les arbres qui tenaient encore, de l'autre côté du creux vide qui avait accueillit le lac, passant d'un tronc à l'autre, elle hurlait le nom de sa mère, jusqu'à ce qu'elle le découvre.

Deux félins avaient été poussés contre un arbre. Il s'y étaient maintenant écroulé, immobiles à tout jamais : Ecorce de Sapin et Petit Ecurueil. Et, plus loin, Ecaille Rousse avait subit le même sort. En pleurant, la rouquine s'en approcha. Sa défunte mère tenait toujours Petit Flocon, le dernier-né d'Ecaille d'Ambre, dans sa gueule.

La chatonne s'écroula par terre en pleurant, ne supportant plus de tenir debout, ne supportant plus la vue du cadavre de sa mère, ne supportant plus de vivre.

«Maman, non...»